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Le Genre tel qu’on l’entend…Ou Pas !

Impossible d’ouvrir un journal sans « se prendre les pieds » dans la théorie du genre. Pourtant, bizarrement, les fervents militants du premier, deuxième, troisième ou quatrième sexe etc. nous affirment que cette théorie n’existe pas, tandis que les autres, brandissant Allah ou leur crucifix, nous prédisent en s’égosillant qu’elle damne et condamne notre civilisation !  Est-ce une fille ou un garçon, une fille aux cheveux longs ou un garçon en pantalon voilà la question chantait Sylvie Vartan à l’époque mythique de ses débuts.
Reconnaissons ici que la douce utopie des sixties, inscrite dans cette chanson à de quoi satisfaire, aujourd’hui encore, toutes celles et ceux qui aiment à cultiver les « Trouble dans le genre » pour reprendre le titre d’un livre essentiel sur la question du genre de la papesse américaine Judith Butler. Où évidemment, la transgression sur ces questions essentielles ont de quoi faire frissonner les pantalons de maman et tomber la jupe de papa, ce qui, au bout du compte, n’est pas très grave à l’heure du tous à poil !
Plus sérieusement, l’on aurait aimé pouvoir débattre de ces questions fondamentales et complexes, avec profondeur et sérénité, mais voilà, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, nous sommes otages des idéologies et des hystéries ou de la mauvaise foi largement partagées. Alors, pour sortir de ce gourbi, je vous propose deux passionnantes illustrations du genre, deux magnifiques évidences musicales qui prouvent que sur cette question, beaucoup d’entre nous, n’ont que des  « paradoxes à offrir » (belle expression que j’emprunte à Olympe de Gouges, Olympe magnifique révolutionnaire féministe, qui réclamait le droit de vote pour les femmes puisqu’elle avaient le droit de monter à l’échafaud ! Las elle monta à échafaud sans avoir acquis de droit de vote …)
 

D’un côté donc, Etta James : guerrière chthonienne, voix tellurique capable de toutes les audaces, elle balance son désir de sexe comme beaucoup d’hommes ne l’oseraient pas, une indispensable chanteuse afro-américaine qui aurait pu faire sienne la phrase de Janis Joplin  «  I’m a guy among the guys  » ( Je suis un mec parmi les mecs) »

Etta l’amazone dans Tell Mama Tell Mama dont Janis Joplin fit , plus tard, un tube :

De l’autre côté, Jimmy Scott, petit homme de porcelaine, le corps gracile, la voix très tendre aux aigus cristallins, aux basses assexuées, un regard doux et timide que d’aucuns diraient de jeune fille, une sensibilité nerveuse que d’autres diraient féminine et cette fragilité dans la voix  que l’âge encore accentua . Ce chanteur de jazz américain fut connu et reconnu, pour sa voix de soprano, nonune voix singulière due au syndrome de Kallmann…. Jimmy est mort à 88 ans en 2014. Je n’ai jamais oublié ma rencontre avec ce petit homme  par la taille et immense par son  humanité…. Alors que nous étions dans l’un des plus grand studio de Radio France à la Maison de la Radio et de la Musique, il fit un vol plané sous mes yeux plein d’effroi, À terre, il ne bougeait plus… puis, soudain il s’est relevé avec un incroyable courage vu la violence de la chute, il a tenu coute que coute à faire l’interview…. Et derrière son tendre sourire, je voyais au crispation de son visage combien il avait mal…


Je conclurais donc ainsi  : pour le sexe, un homme, une femme pas de doute. Pour le genre, pour le chant, à qui le féminin ?  A qui le masculin ?  Une seule certitude pour certains esprits étroits, ils n’auront l’un et l’autre qu’un genre : le mauvais !


 
 

 
 

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